INSURGÉS ALGÉRIENS,

la lutte que vous menez depuis avril 2001 contre tous les dirigeants de la société est un exemple pour nous et pour tous les exploités. Vos émeutes ininterrompues ont démontré que le terrorisme de l'Etat et des groupes intégristes, alliés depuis des années dans les massacres des pauvres au profit des riches, n'a pas eu raison de votre fierté. Vous avez compris que face au choléra de la dictature militaire et à la peste du fondamentalisme islamique, le seul choix possible est la révolte ouverte. À l'alliance de deux capitalismes, le libéral qui licencie en masse et privatise et le socialiste bureaucratique qui torture et assassine, vous avez répondu par l'union dans une lutte généralisée.

Nous imaginons ce que signifie pour un Etat et son arsenal répressif se retrouver face à une masse de révoltés dont les banderoles avertissent, comme c'est arrivé à Alger le 14 juin 2001 : "Vous ne pouvez pas nous tuer, nous sommes déjà morts". Par contre, il nous est difficile d'imaginer ce que représente une région de quelques millions d'habitants, comme la Kabylie, et sa victoire sur les gendarmes qui vivent assiègés dans les casernes mis "en quarantaine" par la population insurgée, où les élections sont rejetées en masse, les urnes électorales et les sièges des partis politiques brûlés ; où les mairies demeurent désertes et scellées.

Les politiciens qui siègent au parlement avec zéro vote révèlent clairement à tous les magouilles de la démocratie représentative et l'arrogance d'un pouvoir de plus en plus mafieux. Vous avez réussi à détruire les plans de ceux qui voulaient donner à votre lutte une image particulariste et régionaliste.

Le contenu universel de vos revendications - comme le retrait immédiat et non négociable de la gendarmerie - ne peut plus être masqué.

L'autonomie de votre mouvement, organisé de manière horizontale dans les Aarch (assemblée de village), ne peut qu'unir contre vous tous les dirigeants de la société algérienne et leurs complices dans d'autres pays. Une révolte sans leader et sans parti n'intéresse pas non plus les professionels de la solidarité internationale, privés dans ce cas de figures charismatiques ou de sous-commandant à idéaliser. Vous avez, jusqu'à maintenant, comptés que sur vous-même. Et la répression redouble de férocité avec des centaines de morts, des milliers de blessés et d'handicapés à vie, de nombreux disparus, avec la torture et l'arrestation de nombreux manifestants ainsi que de délégués des Aarch. Avec les prisionniers en grève de la faim et de nombreux insurgés contraints à la clandestinité.

Il est temps que la radicalité de ce que vous avez déjà réalisé trouvent d'autres complices ailleurs dans le monde pour annéantir l'embargo sur l'information et la violence criminelle de l'Etat. Les balles assassines sont payées aussi par le gouvernement et les industries italiens, Eni en tête. Les armes utilisées contre vous sont souvent de fabrication italienne.

INSURGÉS, VOUS N'ÊTES PLUS SEULS. QUE VOTRE RÉVOLTE EXPLOSE PARTOUT.

Des amis des Aarch

 
 

Il sito guerrasociale.org non è più attivo da molto tempo. In queste pagine sono stati raccolti e archiviati in maniera pressoché automatica tutti i testi pubblicati. Attenzione: gli indirizzi (caselle postali, spazi occupati, centri di documentazione, email, ecc.) sono quelli riportati nella pubblicazione originale. Non se ne garantisce quindi in nessun modo l'accuratezza.